Raoul

Raoul – 2021 – 21×29 cm – stylo sur papier – Copyrights ADAGP, Paris 2021

Journal de bord et photographies : Nassera Tamer
Collecte des témoignages, muscardin et Walter : Valérie Ganne
Dessins : Marie Désert

Quelques humains qui s’arrogent le droit de rêver.

Cette édition a été réalisée à l’occasion de la deuxième « Micro-Résidence du Turfu », du 21 au 27 avril 2021, dans l’atelier d’Alice Ïfergan-Rey à Luc-en-Diois, près du ruisseau qui chante.

Imprimé le 25 avril 2021

De doute et de paillettes
Éditions

Livret – ” Des Humains qui s’arrogent le droit de rêver “

Diary and photographs: Nassera Tamer
Collection of testimonies, muscardin and Walter: Valérie Ganne
Drawings: Marie Désert

A few humans who arrogate to themselves the right to dream.

This edition was produced on the occasion of Turfu’s second “Micro-Residence”, from April 21 to 27, 2021, in Alice Ïfergan-Rey’s studio in Luc-en-Diois, near the singing brook.

Printed April 25, 2021

De doute et de paillettes
Éditions


Raoul, Cosma et la Pagode au jardin suspendu

« Je suis arrivé sur ce projet par Christophe, que je suis venu aider sur son
installation, il y a trois ans. Puis Marie et Nicolas qui commençaient leur maison m’ont demandé comme charpentier. J’ai travaillé avec eux pendant un an et demi et en change, ils m’ont vendu un tiers de leur terrain pour très peu cher.

On ne savait pas à l’époque que mon voisin Walter allait construire une maison aussi imposante. Alors j’ai tout rehaussé par rapport aux plans de départ pour une maison sur deux étages et demi. Cette contrainte a donné naissance à cette maison originale avec une super vue en hauteur, un jardin suspendu. Ma chambre et celle de mon fils Cosma seront au nord de la terrasse qui fait le tour de la grande pièce à vivre. En haut, il y a un dortoir et en bas une pièce collective polyvalente, qu’un copain de la Réunion a baptisée la «case couleur». Elle est ouverte aux gens des Muscardins mais évidemment aussi à ceux de l’extérieur. On y a organisé des soirées projections-débats avec Nico et Agathe, parfois des cantines. J’aimerais y installer un four à pain accessible pour tous.

J’essaie de fonctionner au maximum avec le troc. Ici, il y a toujours quelqu’un à portée de voix pour t’aider. Le seul domaine pour lequel on a eu envie et besoin d’être accompagnés de l’extérieur, c’est ce qui a trait à la coéducation des enfants : on fonctionne comme un petit village, on se sent concernés par les enfants des autres. Même si on ne les éduque pas. Marie, qui bosse à l’Espace social et culturel du Diois, nous a mis en contact avec deux intervenants extérieurs avec qui ça a été très intéressant de discuter. Ma maison, je l’appelle la pagode japonaise, mais je sais qu’elle ressemble aussi à une cafetière. J’ai même envisagé de créer une petite cheminée en triangle sur le côté pour qu’elle soit totalement comme une cafetière italienne. Mais thermiquement, c’était nul.

Quand je découvre le dessin de Marie, je me dis que c’est exactement comme ça que je voyais ma maison. »

Valérie Ganne