
Journal de bord et photographies : Nassera Tamer
Collecte des témoignages, muscardin et Walter : Valérie Ganne
Dessins : Marie Désert
Quelques humains qui s’arrogent le droit de rêver.
Cette édition a été réalisée à l’occasion de la deuxième « Micro-Résidence du Turfu », du 21 au 27 avril 2021, dans l’atelier d’Alice Ïfergan-Rey à Luc-en-Diois, près du ruisseau qui chante.
Imprimé le 25 avril 2021
De doute et de paillettes
Éditions

Diary and photographs: Nassera Tamer
Collection of testimonies, muscardin and Walter: Valérie Ganne
Drawings: Marie Désert
A few humans who arrogate to themselves the right to dream”
This edition was produced on the occasion of Turfu’s second “Micro-Residence”, from April 21 to 27, 2021, in Alice Ïfergan-Rey’s studio in Luc-en-Diois, near the singing brook.
Printed April 25, 2021
De doute et de paillettes
Éditions
Jean-Claude, Lily et La Maison Feuille
« Je ne veux plus parler devant une caméra ou un micro, ni monter sur scène.
C’est un serment que je me suis fait et que je tiens.
J’ai trente ans d’expérience de maîtrise d’ouvrage, j’ai construit ou habité dix-neuf maisons et j’accompagne des personnes dans leurs projets collectifs. À l’origine de ce projet, on a réuni six familles pour discuter, dessiner. Chacun a parlé de son chemin poétique, de ses rêves d’enfant, de son chemin de vie. Après une seconde rencontre de quatre heures, des mots fédérateurs ont émergé du groupe. En résumé : « une aventure exaltante et poétique », quelque chose de sacré, de grand et de modeste à la fois.
Quand on pose une intention à l’univers ça marche : on a trouvé ce terrain d’un
hectare constructible, à 300 000 euros négocié à 200 000. Puis le groupe s’est réuni à nouveau pour l’achat en commun du terrain. Tout le monde m’a dit qu’il manquait quelque chose au projet. Ce quelque chose, c’était moi et ma fille Lily qui avait six ans à l’époque. Alors je les ai rejoints. Les premiers permis de construire ont évidemment été refusés, on a recommencé. On a été bien aidés par le Maire car le préfet et la DDTE n’étaient pas enthousiastes.
J’ai fait construire ma maison autour de l’idée du changement climatique. Elle a la forme d’une feuille qui peut subir des vents forts et des changements importants de température. C’est le symbole de la feuille portée par le vent. A côté, on a construit une petite maison ronde qu’on appelle le pigeonnier. Les hommes sont souvent de petits dieux ridicules et mesquins mais ils peuvent faire de grandes choses. Je crois vraiment que la principale souffrance des gens est de ne pas pouvoir exprimer leur générosité dans la vie.
On a été vus comme les romanos du coin, les zadistes, et maintenant on devient une référence technique pour la construction de certaines maisons. Globalement, maintenant on a la cote ! »
Valérie Ganne
